La guerre contre la Libye, avec son cortège d’horreurs perpétrées contre les civils, vient à peine de se terminer.
Une guerre illégale, à laquelle l’armée belge a activement participé.
On sait déjà que son bilan est lourd en termes humains. Sans parler du lynchage abject du dirigeant libyen, autrefois porte-parole du tiers-mondisme, et de son exposition comme trophée, méthode digne seulement des sociétés les plus primitives, cette guerre est marquée notamment par nos bombardements contre des populations civiles et par les atrocités par lesquelles nos fameux « alliés » se sont distingués. Les « insurgés », dûment armés par l’Occident depuis le début, se sont livrés, selon le rapport implacable d’« Amnesty », à toutes les tortures possibles et imaginables sur leurs prisonniers, souvent pris au hasard dans les rues ou arrêtés sans mandat, sur simple présomption que les noirs, par exemple, devaient soutenir Khaddafi…
Le prétexte de la guerre livrée contre la Libye était, comme toujours, « humanitaire », mais on sait aujourd’hui que les seules sources prises en compte pour affirmer que Khaddafi avait fait 6000 morts parmi les manifestants hostiles à son pouvoir, étaient téléguidées par ce qui deviendra rapidement le Gouvernement provisoire , soutenu par l’Occident.
Par ailleurs, ce qui est certain c’est que la production de l’excellent pétrole libyen qui était opérée par une compagnie nationale libyenne, a été reprise dès septembre par la compagnie française Total, ce qui explique sans doute en partie l’enthousiasme du gouvernement français à opérer ce changement de régime. Enfin, les femmes ne peuvent se réjouir de ce changement, qui fait passer la Libye d’un système, certes très critiquable mais laïque, à un gouvernement qui a décidé d’emblée de leur appliquer la loi de la charia.
Ce n’est pas la première fois que nous assistons à pareil scénario : les guerres contre l’Afghanistan ou l’Irak avaient les mêmes mobiles, les mêmes prétextes et sont malheureusement arrivées aux mêmes résultats.
Cependant, lors des conflits précédents, le mouvement anti-guerre était mobilisé. Des millions de personnes à travers le monde ont tenté par leurs manifestations massives d’influencer leurs gouvernements et d’empêcher qu’ils ne lancent ces guerres.
Aujourd’hui les rares réactions (et FPP a participé à l’une d’elles à Bruxelles) n’ont attiré que très peu de monde. Les citoyens semblent efficacement anesthésiés par la propagande qui, comme toujours, présente les pacifistes comme des agents de l’ennemi et semblent profondément persuadés que manifester ne sert plus à rien puisque nos gouvernements ont tout de même participé aux guerres précédentes beien que désavouées par leur opinion publique .
Alors qu’une nouvelle guerre se prépare à coups de propagande, cette fois contre la Syrie, resterons-nous encore terrés à gober les bobards qu’on nous aura inventés ? N’irons-nous pas au moins interpeller nos élus qui ont voté unanimement pour la participation belge à la guerre contre la Libye ?
Honte à nous, alors !
Anne Morelli, décembre 2011.