Depuis le printemps 2014, partisans et adversaires du maintien de la force de frappe nucléaire française ont débattu âprement devant l’Assemblée nationale. Le lobby nucléaire avance que la France doit garder une force de « dissuasion » des fous, pour cibler les centres de pouvoir d’un régime adverse ou lui donner un ultime avertissement. Il justifie la nécessité de pouvoir organiser ces « frappes » par la prolifération des puissances régionales (il cite généralement le Pakistan et l’Iran en « oubliant » Israël…).
Le général Bernard Norlain, membre de la campagne internationale contre la bombe – « Global Zero » ou en français « Le Zéro nucléaire » – a aussi été auditionné. Pour lui, il ne faut pas attendre un désarmement international, complet et vérifié, pour mettre en œuvre l’abandon de la bombe atomique. Elle ne dissuade aucun terroriste, ne prévient aucune cyber-attaque et aujourd’hui la « dissuasion » peut se baser sur d’autres armes de l’arsenal conventionnel modernisé (armes de portées diverses dont la transmission peut être sécurisée et la précision optimalisée).
L’ensemble des militaires se plaignent de la contraction du budget de la défense qui a fait tomber le nombre de têtes nucléaires de 650 à 300 en vingt ans… Pour rappel la France dépense 3 milliards d’euros par an pour sa « dissuasion » nucléaire, soit un quart du seul budget « investissements » de l’armée. Des chiffres qui font tourner la tête quand on les traduit en nombre d’instituteurs(trices) ou d’infirmier(e)s supplémentaires que cela permettrait d’embaucher.