Décès de Francine Lyna

Notice nécrologique Francine Lyna

Notice nécrologique

C’est avec émotion que nous avons appris le décès, à l’âge de 91 ans, de Francine Lyna, notre ancienne présidente et présidente d’honneur. Vous trouverez ici le bel article que Christian Laporte a consacré dans La Libre Belgique à cette femme d’engagement.

Article de Christian Laporte sur Francine Lyna - La Libre Belgique

Article de Christian Laporte sur Francine Lyna – La Libre Belgique

Lorsqu’elle avait été nommée « Femmes de Paix » en 2011, malgré son âge, elle avait encore proposé à « Femmes pour la Paix » de faire des notes de lecture pour notre site… Elle a beaucoup apporté à notre association.

Femmes pour la Paix a toujours, en tant qu’association féministe et progressiste, soutenu le droit pour les femmes d’avoir ou non des enfants et donc la dépénalisation de l’avortement. Ce dimanche 24 mars 2013, en réponse à une manifestation « Pro-vie » à Bruxelles, « Femmes pour la Paix » appelait à participer à une contre-manifestation dont la presse ne s’est pratiquement pas fait l’écho.

2013-03-24 Droit d'avorter + parc en neige 019

Est-ce parce que les organisateurs de la manifestation « Pro-vie » avaient payé une coûteuse publicité en couleurs dans La libre Belgique du week-end, que seuls ils ont eu droit à un compte rendu de leur manifestation dans ce journal alors que simultanément se déroulait devant la gare centrale une manifestation « Pro-choice », d’ampleur semblable, qui a ensuite défilé dans les rues de Bruxelles jusqu’au Midi ? Par ailleurs, le communiqué publié lundi dans La libre Belgique parlait d’une manifestation « familiale » des « Pro-vie ». Nous y avions vu essentiellement des gros bras et skin heads d’extrême-droite (notamment le mouvement Nation) !

À ces remarques, un journaliste de La Libre Belgique (Vincent Slits) nous a répondu :

« Il n’y a pas de rapport entre cette publicité et la brève que nous avons consacré à cette manif Pro-vie. Nous avons simplement repris le Belga, il ne s’agit donc pas d’un communiqué.
Je n’étais pas au courant de la manifestation pro-choice. »

Nos doutes demeurent….

 

Encore une guerre « juste » ?

Combattre les djihadistes au Mali apparaît très généralement aux Européens une noble cause, comme le serait la lutte contre des tyrans disséminés de par le monde (Irak, Libye, Syrie, Mali…). Il faut arrêter l’offensive islamiste et détrôner les pouvoirs dictatoriaux.
Les innocents voient ainsi nos attaques armées contre des pays tiers ne nous ayant objectivement pas agressés telles que les médias nous les présentent, c’est-à-dire comme des « interventions humanitaires » destinées à sauver des civils en péril un peu partout.
Un des principes de la propagande de guerre est là clairement à l’œuvre. Pour emporter l’adhésion de l’opinion publique envers une guerre il ne faut surtout jamais lui parler de ressources économiques en jeu (les minerais du Niger proche du Mali) ou d’agendas géostratégiques (faire passer l’Irak, la Libye, la Syrie dans le camp occidental, ce qui irrite évidemment Russes et Chinois). Au contraire, il ne faut que de motifs nobles et moraux aux yeux européens comme la lutte contre les intégristes djihadistes.
Mais cette soi-disant lutte contre l’intégrisme est entachée de mensonge quand on a le mémoire un peu plus longue que celle des poissons rouges (trois secondes paraît-il !).

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Au suivant?… Honte sur nous!

La guerre contre la Libye, avec son cortège d’horreurs perpétrées contre les civils, vient à peine de se terminer.

Une guerre illégale, à laquelle l’armée belge a activement participé.

 On sait déjà que son bilan est lourd en termes humains. Sans parler du lynchage abject du dirigeant libyen, autrefois porte-parole du tiers-mondisme, et de son exposition comme trophée, méthode digne seulement des sociétés les plus primitives, cette guerre est marquée notamment par nos bombardements contre des populations civiles et par les atrocités par lesquelles nos fameux « alliés » se sont distingués. Les « insurgés », dûment armés par l’Occident depuis le début, se sont livrés, selon le rapport implacable d’« Amnesty »,  à toutes les tortures possibles et imaginables sur leurs prisonniers, souvent pris au hasard dans les rues ou arrêtés sans mandat, sur simple présomption que les noirs, par exemple, devaient soutenir Khaddafi…

Le prétexte de la guerre livrée contre la Libye était, comme toujours, « humanitaire », mais on sait aujourd’hui que les seules sources prises en compte pour affirmer que Khaddafi avait fait 6000 morts parmi les manifestants hostiles à son pouvoir, étaient téléguidées par ce qui deviendra rapidement le Gouvernement provisoire , soutenu par l’Occident.

Par ailleurs, ce qui est certain c’est que la production de l’excellent pétrole libyen qui était opérée par une compagnie nationale libyenne, a été reprise dès septembre par la compagnie française Total, ce qui explique sans doute en partie l’enthousiasme du gouvernement français à opérer ce changement de régime. Enfin, les femmes ne peuvent se réjouir de ce changement, qui fait passer la Libye d’un système, certes très critiquable mais laïque, à un gouvernement qui a décidé d’emblée de leur appliquer la loi de la charia.

Ce n’est pas la première fois que nous assistons à pareil scénario : les guerres contre l’Afghanistan ou l’Irak avaient les mêmes mobiles, les mêmes prétextes et sont malheureusement arrivées aux mêmes résultats.
Cependant, lors des conflits précédents, le mouvement anti-guerre était mobilisé. Des millions de personnes à travers le monde ont tenté par leurs manifestations massives d’influencer leurs gouvernements et d’empêcher qu’ils ne lancent ces guerres.

Aujourd’hui les rares réactions (et FPP a participé à l’une d’elles à Bruxelles) n’ont attiré que très peu de monde. Les citoyens semblent efficacement anesthésiés par la propagande qui, comme toujours, présente les pacifistes comme des agents de l’ennemi et semblent profondément persuadés que manifester ne sert plus à rien puisque nos gouvernements ont tout de même participé aux guerres précédentes beien que désavouées par leur opinion publique .

Alors qu’une nouvelle guerre se prépare à coups de propagande, cette fois contre la Syrie, resterons-nous encore terrés à gober les bobards qu’on nous aura inventés ? N’irons-nous pas au moins interpeller nos élus qui ont voté unanimement pour la participation belge à la guerre contre la Libye ?

 Honte à nous, alors !

 Anne Morelli, décembre 2011.

Femmes en lutte dans les révoltes arabes

Les révolutions qui agitent le monde arabe, de l’Afrique du Nord au Moyen-Orient, nous ont valu un certain nombre d’images de femmes. De l’étudiante tunisienne cheveux au vent, juchée sur les épaules d’un camarade et exhibant le fameux « Dégage » adressé à Ben Ali à la jeune fille égyptienne en jeans et foulard rassemblant les matériaux d’une barricade dressée contre les sbires de Moubarak en passent par des femmes de toutes conditions se joignant aux manifestations… Qu’espèrent-elles? Que veulent-elles? Leurs revendications sont elles spécifiques?

Toute l’ambiguïté de ce mouvement large et inattendu se retrouve dans ces questions. Les médias ne manqueront pas d’insinuer que ces femmes sont manipulées, puisque éternelles mineures et à tout jamais incapable de prendre des initiatives. Les uns assureront qu’elles ont été manipulées par les Américains, désireux par exemple de liquider enfin leur ennemi de longue date, Khadafi. Pour d’autres, elles seraient au service – consciemment ou non – d’islamistes.

Nul ne sait à l’heure où sort ce bulletin quel sera l’avenir de ces révolutions. Je pense que beaucoup de femmes y ont participé car elles ne pouvaient tout simplement plus supporter l’intolérable fait pour elles de difficultés matérielles quotidiennes, d’absence d’avenir pour elles et leurs enfants, de corruption, de flagrantes injustices et de répression sanglante de toutes les dissidences.

Auront-elles gagné dans cette bataille des avantages spécifiques pour les femmes? Pourront-elles demain dans tous ces pays être des égales des hommes? Hériter comme aux de leurs parents, exercer le métier qui leur plaît, se marier ou non, garder leurs enfants en cas de divorce ou comme mères-célibataires, prendre l’initiative d’un divorce, éradiquer la polygamie et les mutilations imposées aux filles?

Les femmes sont souvent appelées à la rescousse lors des guerres et révolutions. Leur détermination est alors présentée comme le symbole de l’unanimité qui soutient ces événements. Mais, sans être exagérément pessimistes, il nous faut aussi constater que l’histoire nous apprend (après la guerre en Algérie, chez nous après la Résistance…) que, ces crises passées, les femmes sont rarement remerciées autrement qu’en les renvoyant à leur condition passée, celle justement à laquelle elles ont pensé échapper le temps d’une explosion. L’histoire n’ayant rien d’une science exacte, où les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets, gageons que, cette fois-ci au moins, la condition des femmes puisse tirer avantage de leur participation à ces vastes mouvements de contestation qui secouent le monde arabe.

Anne Morelli, avril-septembre 2011.

 

« Femmes pour la paix » et pas « Femmes pour la guerre »

Notre association s’intitule « Femmes pour la paix ». Ce nom implique obligatoirement qu’on réfléchisse avec esprit critique lorsque notre pays s’engage dans une guerre, même si celle-ci ne dit pas son nom mais se mue en « opération ».

Alors que notre gouvernement est en « affaires courantes » et est de ce fait incapable de décider quoi que ce soit dans des questions aussi vitales pour la planète que BHV, Linkebeek ou la nomination d’un conservateur dans un musée fédéral (!), il n’y a eu aucun état d’âme à se lancer dans la guerre en Lybie.

Le ministre de la Guerre (pardon, de la « Défense ») De Crem s’y est lancé ) – et avec lui nos armes et nos soldats – avec une détermination rare. La presse a titré qu’il était « plus motivé que les Américains ». Le parlement belge n’a pas émis à son encontre la moindre réserve. Nous voici donc – une fois de plus- partis à la guerre. Mais pourquoi finalement?

Bien sûr comme lors de chaque guerre, on nous a bien expliqué que ce sont nos adversaires qui ont commencé mais ici franchement on ne voit pas en quoi les Lybiens  – tout antipathique que soit leur régime – menaçaient en quoi que ce soit la Belgique.

Comme lors de la guerre contre la Yougoslavie ou l’Irak, on nous a aussi bien enfoncé dans la tête qu’on ne faisait pas la guerre contre les peuples mais bien contre leur tyran fou (Milosevic, Sadam Hussein ou Khaddafi selon les cas). Mais, curieusement, Khaddafi fut reçu naguère en grande pompe à Bruxelles par Verhoofstadt et on nous le présentait alors comme un interlocuteur valable, seul capable de maintenir les immigrants de l’autre côté de la Méditerranée et (accessoirement!) de nous fournir en bon pétrole.

De ce campeur original, plantant sa tente dans les jardins de Sarkozy ou de Berlusconi, il n’est plus question puisqu’il a fait place au monstre par excellence.

Comme d’habitude on tente de nous faire croire qu’il s’agit d’une « agression humanitaire ». Nous allons sauver de « pauvres » insurgés comme autrefois nous sommes venus au secours des talibans en Afghanistan, de l’UCK au Kosovo ou des adversaires de Saddam.

Mais quelle assurance pouvons-nous avoir que ces « insurgés » (dont les chefs sont d’anciens proches de Khaddafi!) soient davantage que les talibans ou l’UCK, des parangons de la démocratie? Par ailleurs la « démocratie » que nos bombes doivent leur apporter est aussi véhiculée par des alliés aussi peu rassurants que le Qatar ou les Emirats arabes.

Quant aux « atrocités » rapportées comme caractéristiques des troupes de Khaddafi, ne nous faisons pas d’illusion, elles sont certainement bien partagées entre les différents belligérants et l’évêque de Tripoli dénonçait récemment les victimes civiles de NOS bombardements.

Ne nous laissons donc pas influencer par la propagande ambiante. Dans beaucoup de pays participant à l’agression « humanitaire » contre la Lybie, la population a manifesté son opposition à la guerre. Nous espérons qu’un tel mouvement se développe rapidement en Belgique.

Ce sont les Lybiens et pas les puissances occidentales qui doivent décider de leur sort.

Malgré l’unanimité des politiques à soutenir cette guerre nous sommes « Femmes pour la paix » et pas « Femmes pour la guerre ».

Anne Morelli, janvier-mars 2011.

ps: « Femmes d’aujourd’hui » du 7 avril 2011 publie un sondage réalisé sur 1542 lectrices. 56% d’entre elles ne sont PAS d’accord avec la participation belge aux raids sur la Lybie…