Le prix saluait l’absence de guerre entre les pays membres de l’Union européenne. Mais c’est oublier un peu vite la guerre menée contre l’ex-Yougoslavie par les forces armées européennes et, hors d’Europe, dans une liste interminable d’États.
La « politique de paix » n’est pas davantage visible dans les exportations de l’Union Européenne. Les armes ont représenté 38,6 % du total des exportations des 27 et la Belgique est parmi les meilleurs exportateurs d’armes à feu militaires.
L’autre face de Viva Caporetto
Patriotisme et pacifisme chez Malaparte
C’est en 2012 que ce pamphlet du romancier italien Malaparte est enfin devenu accessible au public francophone. Petit livre maudit rédigé pendant l’hiver 1918-1919 (à Saint-Hubert, dans nos Ardennes !) par un tout jeune homme qui a participé héroïquement comme volontaire à la Première Guerre mondiale. Blessé, gazé, décoré… mais pas dupe, il décrit, sans concessions à la propagande patriotique, un épisode marquant de la participation italienne à la Grande Guerre.
Le 24 octobre 1917, face à une attaque autrichienne très bien préparée, la Deuxième Armée italienne subit ce qui est officiellement une cuisante défaite : 30.000 tués, 300.000 prisonniers, 400.000 hommes qui jettent leurs armes.
Malaparte (qui aura par la suite un parcours politique très sinueux) nous décrit ce moment de honte de l’Italie officielle comme la révolte des fantassins, ce qui est évidemment très différent.
Pour apprécier ce livre, dérangeant pour la rhétorique patriotique et qui fut interdit dès sa parution, il faut faire l’impasse sur le premier et les deux derniers chapitres, ajoutés fin 1920, gorgés d’emphase et illisibles aujourd’hui. Mais dès la fin du deuxième chapitre on entre au cœur de cette description exceptionnelle.
Malaparte voit dans la Première Guerre mondiale une situation encore inédite jusque-là (et qui n’est plus d’actualité aujourd’hui). La société bourgeoise et capitaliste d’Europe fait exceptionnellement appel au peuple tout entier pour venir à son secours. Elle arme les masses alors que jusque-là les guerres avaient surtout (sauf en période révolutionnaire) été menées par les armées professionnelles. Le prolétariat, généralement expulsé des luttes internationales et chœur muet des négociations et congrès, est donc armé. Ces masses, venues des campagnes et des usines, forment les fantassins parmi lesquels combat Malaparte et dont il témoigne des souffrances. Continue reading
La crise pour tous ? Pas pour l’armée belge
Les opérations militaires belges à l’étranger ont coûté la bagatelle de 174 millions d’euros au contribuable pour l’année 2012. Pour le seul Afghanistan, notre participation à sa « pacification » nous a coûté 58,1 millions d’euros. Avec le budget des opérations militaires belges ce sont 3.500 enseignants supplémentaires qui auraient pu être payés pendant un an… Et pour le reste l’armée belge recrute (1.200 postes en 2012 pour lesquels 8.000 jeunes se sont présentés) et se « modernise » à grands frais.
Femmes pour la Paix mise à l’honneur au Sénat
Le 11 décembre 2012, Anne-Morelli, présidente de Femmes pour la Paix, a reçu pour son engagement le titre de « Femme de Paix » lors d’une cérémonie qui s’est déroulée au Sénat en présence de la Reine Paola.
En 2011, deux membres de Femmes pour la Paix (Francine Lyna et Elvire Thomas) avaient déjà été couronnées de cet hommage.
Non au retour des aiguilles à tricoter
Non au retour des aiguilles à tricoter
Des intégristes catholiques prétendent protester vendredi à 17h30 devant le Planning Aimer Jeunes, 28 rue Saint-Jean Néconumène 1000 Bruxelles contre les crimes d’avortements.
Un peu partout en Europe ils tentent de remettre en cause les lois dépénalisant l’avortement. La dépénalisation de l’avortement n’encourage pas celui-ci mais n’ajoute pas des conditions hygiéniques déplorables et des risques d’emprisonnement à une décision déjà pénible.
« Femmes pour la paix » a été depuis des décennies à l’avant-garde de ce combat pour le dépénalisation de l’avortement, notamment aux côtés du Dr Peers.
Nous protestons contre l’idée qu’on puisse remettre en cause cet acquis des femmes et les renvoyer aux avortements clandestins, pratiqués hors du milieu hospitalier et parfois avec les méthodes les plus barbares.
Nous ne voulons pas de retour aux aiguilles à tricoter, aux infections, aux matrices perforées.
Nous nous étonnons en outre que ces catholiques; si soucieux de la vie des embryons, ne se soient pas retrouvés à nos côtés lorsque nous manifestions contre les bombardements de la Libye qui ont fait tant de morts civils.
Pour « Femmes pour la paix »,
Anne Morelli, Présidente.
Le Soir
Manifestation anti-ivg devant un planning
Société « Pro-life » avait mobilisé… dix militants
L’ASBL Génération pour la vie a été autorisée à manifester pour « commémorer les victimes des IVG de 2011 », vendredi à 17 h 30, devant le planning Aimer Jeunes, rue Népomucène, à Bruxelles. Pancartes de fœtus déchirées et giboulée de tomates : l’accueil réservé par une centaine de contre-manifestants à la dizaine de manifestants « pro-life » a été salé !
Le centre avait fermé ses portes à 16 heures pour soustraire les femmes qui viennent avorter à de prévisibles intimidations et culpabilisations. « Nous avons envoyé un courrier resté lettre morte au bourgmestre de Bruxelles pour qu’il retire cette autorisation à manifester, déplore Cédric Pé, administrateur du Gacehpa (Groupe d’action des centres extra-hospitaliers pratiquant des avortements). C’est une première en Belgique francophone mais nos homologues flamands connaissent déjà ce type de regroupements devant leurs centres d’avortement. »
Des pratiques répandues aux Etats-Unis, mais aussi en France jusqu’à ce que, en 1993, une loi qualifie de délit d’entrave à l’IVG ces types de manifestations proactives devant les institutions pratiquant l’avortement. « En faisant pression, explique Samia, de l’association Femmes pour la Paix, nous avons obtenu quelques mesures particulières comme l’imposition d’une distance de 50 mètres entre les manifestants et le centre. Mais il faut aller plus loin et interdire ces regroupements qui ont conduit à fermer des centres dans d’autres pays. »
Les anti-IVG gagnent en puissance. En mars, ils étaient 3.000 à défiler à Bruxelles, Mgr Léonard en tête. Depuis des mois, l’ASBL Génération pour la vie distribue des tracts, rue Neuve, tous les samedis.
Côté revendications, les jeunes « pro-life » interrogés ont été pusillanimes : « Oui, la plupart de nos membres sont chrétiens mais nous ne sommes pas une association religieuse. Nous militons pour la vie. » Tout en avouant qu’il préférerait que l’avortement soit interdit, Sébastien assure que « non, il ne milite pas pour l’interdiction de l’IVG mais pour ouvrir un dialogue : faire’ remarquer qu’il est banalisé et presque considéré comme une simple contraception, parler des alternatives comme l’adoption. » Enfin, il estime que « Il faut d’abord comprendre que le fœtus est un être en soi. Le pas suivant est de faire admettre que ce n’est pas à la femme de décider de son sort. »
Pour Julia, porte-parole de la plateforme pour le droit à l’avortement lancée cette semaine, « c’est un discours dangereux qui dépossède la femme de ses droits sur son corps. Aux Etats-Unis, cette logique mène à faire des procès à des mères qu’on estime responsables de leurs fausses couches. »
Ophélie Delarouzée, Le Soir, édition du samedi 17 décembre 2011.