Les bonnes âmes conseillent partout d’armer l’opposition syrienne afin de soulager ce peuple martyr. Les décisions récentes des gouvernements européens vont dans ce sens et suppriment l’embargo.
Non seulement il y a un fort risque que ces armes soient utilisées par des intégristes religieux de tous poils pour martyriser encore davantage la population civile, mais en outre cette intervention dans le conflit armé débouchera évidemment sur une escalade de la violence (les Russes, les Chinois ou les Iraniens pourraient armer de leur côté le gouvernement syrien) et surtout elle est parfaitement illégale.
Le dernier numéro de la Lettre d’information du GRIP (Groupe de recherche et d’information sur la paix et la sécurité- Les nouvelles du GRIP N°68-2ème semestre 2013) publie à ce sujet un article très fouillé de Mélanie De Groof sur l’illégalité des transferts d’armes .
Les gouvernements européens s’étaient engagés à ne faire de livraisons d’armes qu’à des gouvernements et à ne jamais exporter d’armes qui pourraient aggraver ou prolonger un conflit. On est loin du compte !
Ne manquez pas de lire entièrement cet article qui apporte des arguments légaux à ceux qui, comme nous, préfèrent favoriser la voie diplomatique pour « aider » la Syrie à sortir de l’impasse. «
Bonjour Madame Morelli,
Les gouvernements russe et iranien n’ont pas attendu de très hypothétiques livraisons d’armes occidentales à l’opposition syrienne pour armer de manière massive le régime syrien dans la guerre qu’il mène contre son peuple, sans parler de l’envoi de conseillers militaires. Ils s’en vantent d’ailleurs, comme le montrent par exemple les déclarations faites le 2 février 2012 par le vice-ministre russe de la défense Anatoli Antonov. Alors que l’artillerie d’Assad commençait à transformer la ville de Homs en champ de ruine, Antonov affirmait ainsi que son pays n’entendait s’imposer aucune restriction en la matière (http://www.rfi.fr/moyen-orient/20120202-syrie-russie-poursuit-livraisons-armes-tient-contrats).
Cordialement,
Thomas Pierret